Dans LE MONDE DES LIVRES du vendredi 9 février 2018

Lorsqu’elle meurt à Paris en novembre 1909, à 32 ans, Renée Vivien vient de remanier quelques textes parus en 1902 et 1904, dans un souci d’ellipse et de sobriété qui fait la nature propre de ce recueil, Le Cygne noir. Publié par les soins de sa sœur, qui choisit de restaurer l’identité familiale de la femme de lettres en le signant Pauline Mary Tarn, il ne paraît qu’en anglais et en tirage limité début 1912. L’inspiration scandinave, avec ces atmosphères inquiétantes qui ouvrent sur un fantastique proche de celui de Poe, ne distrait pas de l’essentiel, si profondément ancré dans l’ œuvre, prose et poésie, de Renée Vivien : l’amour vu sous un jour sombre, sinon désespéré, puisque l’harmonie semble impossible entre hommes et femmes. Ces contes cruels,réédités pour la première fois, ont l’intranquillité stimulante qui fait la force d’une écrivaine rare.

LE CYGNE NOIR/THE ONE BLACK SWAN de Renée Vivien. ErosOnyx. Édition bilingue, présentée par la traductrice Nicole G.Albert, ErosOnyx, 60 p., 14 €.

Philippe-Jean CATINCHI