Vient de paraître (mai 2011) : ÉMERGENCE DE L’HOMOSEXUALITÉ DANS LA LITTÉRATURE FRANÇAISE D’ANDRÉ GIDE À JEAN GENET de Patrick DUBUIS

L’étude de Patrick Dubuis couvre quasiment un siècle de l’histoire littéraire française sous l’angle de l’homosexualité. La 4ème de couverture de cet ouvrage très substantiel nous rappelle que s’il existe des ouvrages généraux sur l’homosexualité dans les littératures étrangères, la France a toujours préféré le choix « pudique » d’études individuelles, s’intéressant par exemple à l’homosexualité d’André Gide ou à celle de Marcel Proust.

Le présent ouvrage, en s’interrogeant sur le foisonnement exceptionnel de la littérature homosexuelle qu’a connu la France au début du XXème siècle, se propose de combler cette lacune dans les études critiques portant sur l’homosexualité en littérature. À côté des œuvres d’écrivains majeurs, tels que Gide, Proust, Jean Cocteau, Jean Genet, Julien Green, Henry de Montherlant, ou encore Marguerite Yourcenar, le lecteur découvrira dans ce livre d’autres écrivains certes tout aussi réputés mais dont cet aspect de l’œuvre, même s’il peut être considéré comme déterminant, n’a suscité que peu d’intérêt : Max Jacob, Marcel Jouhandeau, Roger Martin du Gard, François Mauriac.

Sans prétendre à l’exhaustivité, cette étude fait aussi sortir de l’ombre des écrivains non pas mineurs, mais moins connus comme René Crevel, Pierre Herbart, Maurice Sachs, Francis Carco et une pléiade d’auteurs qui, après avoir connu des gloires très inégales de leur vivant, ont sombré dans un oubli quasi total : Axieros, Henri Deberly, Jean Desbordes, Charles-Etienne, Marcel Guersant, Henry-Marx, Maurice Rostand…

Ce livre était nécessaire, non seulement parce qu’il est très instructif, mais parce que l’auteur, avec conviction, parvient tout au long de son étude à démontrer que les écrivains du siècle passé avaient « un rôle aussi déterminant que difficile à jouer : il ne s’agissait rien de moins que de sortir l’homosexualité des laboratoires d’expérimentation où l’avaient confinée les instances du pouvoir. Et ils n’y faillirent pas. »

Signalons enfin qu’une abondante bibliographie et un index détaillé occupent près de vingt pages de ce livre remarquable par son champ d’étude.