L’ARCANE INDIEN

L’arcane indien, Récit apocryphe, introduction et notes de Jean-Claude Féray, Quintes-feuilles, 2002

L’arcane indien : miracle vraiment qu’ait échappé au ravage des siècles et à la censure des pudibonds ce double récit en abîme où la tendresse d’aimer affronte les barbaries.

Dans la seconde moitié du XVIIIème siècle ‒ suppose l’éditeur, heureux dépositaire de ce document ‒ se situe cette histoire picaresque et bigarrée : un jeune Portugais revient dans son Pondichéry natal avant d’aller arracher un ami aux griffes de l’Inquisition de Goa. Les deux personnages partagent le même goût des amours garçonnières interdites, l’un pour en mourir, l’autre pour en vivre et atteindre, après avoir bu jusqu’à la lie bien des coupes d’amertume, une séraphique et sensuelle béatitude.

Récit d’aventures, sentimental et érotique, L’arcane indien, c’est la résurrection d’un temps lointain et troublant où l’amour réciproque des hommes et des sylphes osait s’appeler l’amour et se vivre comme tel. Il faut lire et savourer ce conte tout à la fois noir et fleur bleue, écrit d’une plume limpide, aux images gourmandes, pour éviter de parler d’enfer quand il faudrait parler de paradis perdu et d’innocence de cœurs libres simplement accordés à des corps tout aussi libres.