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« J’ai joui ». Voilà l’épitaphe que souhaite avoir Jacques Astruc après sa mort. De là à faire le lien avec SPERME le titre de son ouvrage il n’y a qu’un pas à franchir. Le sperme qui éclabousse. Qui jute. Qui libère. Qui apporte la jouissance. Car ce que Jacques Astruc nous confie sans pudeur ni pruderie c’est son rapport avec le désir, le plaisir et le pénis, celui de jeunes gens et le sperme éjaculant. Pour lui « le sperme est vérité de vie contre la mise à mort du monde », allant même jusqu’à souhaiter une Internationale du sperme.

Ces écrits sont un immense pied-de-nez à tous ces ayatollahs de l’emprisonnement du désir et du plaisir, lorsqu’assouvi. Évidemment que ces ayatollahs se donne les plaisirs qu’ils défendent aux autres mais en dessous de la soutane. Attrait pour des fesses fermes, pour des bites turgescentes, pour des glands gonflés à bloc qui ne souhaitent et n’attendent qu’à être soulagés de la tension réfugiée dans les testicules au bord de l’explosion. La sexualité avec des mecs hétérosexuels qui ainsi « révèlent la femelle cachée dans leur corps de mâle » n’est rien moins que le rêve de vouloir changer le monde, d’empêcher que les corps de jeunes soldats ne viennent joncher les champs de bataille. Mais ce n’est qu’un souhait. Qu’un désir qui ne sera jamais assouvi.

Les Éditions ErosOnyx viennent encore une fois lancer une pierre dans la mare des bien pensant qui depuis des millénaires veulent contrôler le désir chez l’homme. SPERME est un retentissant camouflet aux coquerelles de sacristies, aux hypocrites qui se permettent ce qu’ils proscrivent aux autres. Il n’est qu’une mission sur terre : celle de jouir. Car, « entrer dans le jeu du désir, c’est admettre que l’on est soi ».
Hymne au sperme, par un fin gourmet des spermes du monde entier. Frénésie du jouir jusqu’au requiem du J’ai joui. Le saigner à blanc du plaisir partagé contre la partouze de sang de la guerre. Un « love and peace » revisité, audacieux et sincère.Ode ithyphallique et poétique à savourer par tous les spermophiles insatiables ! Nous dit l’éditeur.
Quel magnifique réquisitoire pour la récupération citoyenne du désir, du plaisir et de l’éjaculation! À lire absolument!

L’AUTEUR

Jacques Astruc est bibliothécaire à Paris. Il a déjà publié Au bord (2004) et Chambranle (2006) chez Sens et Tonka, Après le temps (2006) aux Éditions de Janus, Venin de rose ( 2007) chez Alexipharmaque.