Entretien avec l’auteur des Homo Pierrot

HANDIGAY : Monsieur Lacroix, nous ne nous connaissons pas et ce dialogue mené via courriel est notre premier échange. Pourtant, après la lecture de vos quatre livres, j’ai l’impression que votre vie a été très bien résumée par votre éditeur (ou par vous ?) dans ce communiqué de presse :« Pierre Lacroix vit en Auvergne, sa province natale qu’il a quittée puis retrouvée. Ses goûts amoureux sont au coeur de son écriture. Fort du combat mené par d’autres depuis quarante ans et de l’avancée, même fragile, du droit d’aimer pour tous selon le goût de chacun et de chacune, il pense enfin venu le temps d’une écriture sans honte pour ces amours. Il est gay, il écrit, souhaitant glisser de la marge à la page sans perdre la couleur et le sel de la marge. » Qu’auriez-vous à ajouter à ce bref portrait ?

Pierre Lacroix : Surtout, Gérard, ne m’appelez pas « monsieur » : vous avez déjà écrit des choses si sensibles sur Homo Pierrot qu’il y a déjà entre nous une vraie connivence. Il en va du rapport lecteur-auteur comme de l’amour : on passe à un moment à un tel mélange de fusion qu’on peut appeler l’autre par son prénom, son petit nom, si on l’aime. Étrangers et frères. Ne me dérange pas non plus qu’on oscille après entre le « tu » et le « vous », cette exquise subtilité de la langue française qui épouse si bien les saisons des sensations et des sentiments, qui fait écho à cette alternance de symbiose et de différence qui marque tous les vrais rapports profonds entre les êtres. J’aime la façon dont vous écrivez sur moi, Gérard. N’ayez pas de crainte à m’appeler Pierre, à me vouvoyer quand ça vient comme ça, à me tutoyer quand ça vient aussi comme ça. Le beau, c’est ce qui monte sans avoir à se censurer. Les homos, filles ou gars, ont conquis cette marge douce, en marge de la société, où l’on peut épouser la peau de l’instant comme on le sent. On se fout de ce qui se fait ou ne se fait pas. Fais ce que tu sens. Faites ce que vous sentez. Moi, un homme qui écrit comme Gérard Coudougnan sur mes pages, j’aime qu’il m’appelle Pierre et je l’appelle Gérard.

Voilà qui rejoint aussi la question posée. Je me retrouve pleinement dans le portrait d’ErosOnyx et je pourrai développer jusqu’à plus soif ! Je me sens homo aux deux sens du terme, grec et latin. J’aime les êtres de même sexe, je suis donc différent de la norme hétéro, et je suis en même temps un homme qui savoure et affronte la vie, l’amour et la mort comme les autres. Il en faudra encore des pages et des pages, des films et des films, des chansons et des chansons, des documentaires et des documentaires, des entretiens et des entretiens comme celui-là, pour le faire comprendre à tous les châtrés du sexe et du coeur, mais pouvoir se mettre à poil et tout habillé de mots à la fois dans des livres comme Bleus ou Homo Pierrot, c’est la preuve qu’on avance dans le droit d’aimer qui l’on désire et d’en être fier au point d’en faire un livre qui passera peut-être de bouche en bouche, de main en main, de lit en lit, avant ou après l’amour. C’est pour ça que j’écris et que je tends craintivement des livres à des inconnu(e)s : pour que des hommes et des femmes disent peut-être un jour à quelqu’un qu’ils et elles aiment : « Tiens, lis ça, je m’y suis retrouvé(e), dis-moi si ça te fait le même effet. »

Oui, Gérard, existons au grand jour mais sauvons notre marge : ce désir décuplé, encore aujourd’hui, par l’interdit, et qui en accroît la beauté. Naître homo, vivre homo, mourir homo, c’est beau, non ? Cette douleur et ce cadeau. Ne laissons pas les bourgeois nous voler ça. Nous sommes pareils et pas pareils : la marge, c’est encore la page, mais on y écrit des choses que la pleine page de la normalité ne peut pas écrire de la même façon ! Se batte qui veut pour les mêmes droits que les hétéros ! Moi j’aime qu’on nous laisse vivre avec nos détresses et nos gloires d’homos, ne pas avoir d’enfant par exemple, ne vivre que pour le désir, l’amour tendre ou la passion, de sa puberté jusqu’à son dernier souffle, ça me va !

Attention ! Qu’on ne me fasse pas dire ce que je ne dis pas : je comprends que certain(e)s aient besoin de se normaliser, de « se marier » comme des hétéros, d’avoir des enfants ! Mais moi, c’est pas mon truc, je veux garder mes délires d’adolescent, un homme à rencontrer pour vivre un amour fou, qu’il soit mon gigolo et mon âme-frère en même temps, et que je passe ma vie à le chercher, le trouver, faire bien autre chose avec lui que des gosses, le perdre, l’attendre, le retrouver, le chercher jusqu’à ce que je n’en puisse plus…. Garder toute ma vie mon corps et mon cœur de midinet homo ! Mais pardon, Gérard, ce n’est plus une réponse que je fais là, c’est un manifeste. Je suis tellement marqué par le fait d’avoir eu dix-sept ans quand des hommes et des femmes partaient au Front Homosexuel d’Action Révolutionnaire ! Ils étaient eux-mêmes enfants de Rimbaud : L’amour est à réinventer, et les homos et les lesbiennes auront toujours à réinventer l’amour, à baiser la gueule aux fous de Dieu et aux Tartuffes retors, à se méfier des récupérations qui peuvent dégénérer en dépossessions, à ne jamais oublier de se battre pour vivre leur vie, exister à leur manière, la ramener toujours, à côte de la page des bien-pensants, leur belle marge politique et romantique !

H. : Pierre, puisque nous pouvons désormais utiliser nos prénoms, vous considérez-vous comme un écrivain, un romancier ou un poète ?

PL : J’écris. L’écriture ne m’a pas lâché depuis l’âge de quinze ans. Et puis, un jour, ça m’a paru montrable, à presque trente ans. Plutôt lent, le Pierrot ! Et personne n’en a voulu. J’ai continué à garder la foi du papier et de l’encre, jusqu’à ce que la publication, confidentielle, vienne enfin… à 40 ans ! Chez Geneviève Pastre. Je ne crache pas sur le communautarisme ; elle a donné vie à la première version de Bleus, réédité chez ErosOnyx (EO), et je lui dis merci. Mais vient un moment où la communauté gay vous étouffe, où l’on piaffe, où la marge veut éclabousser la page, il me fallait autre chose, un éditeur sans cloison fixe, fou surtout des livres où l’on soit libres d’être ivres de ses mots ! Je continue à avoir cette monstrueuse vanité de penser que j’ai quelque chose à gribouiller que personne n’a écrit de cette façon. Mes études de Lettres me rendent à la fois humble et confiant. Tout est dit, mais il reste toujours une manière nouvelle de le dire, de l’accorder à son temps, à son battement de cœur à soi, le colorer à l’encre de son sang. Qu’on me donne le nom qu’on pense juste, si on aime ce que je fais avec les mots. Moi, je n’en revendiquerai aucun : seuls les autres, les lecteurs en ont le droit. C’est vrai, je ne vois pas de frontière, chez les auteurs que j’aime et dont je parle dans Seul à Selves (NDLR : Homo Pierrot Tome 3), entre le roman et la poésie : ce qui me plaît, c’est d’écrire sur la vie avec des mots qui me paraissent dignes d’être portés à la lumière pour que d’autres y fassent leur nid. Là encore, je me sens terriblement double, je doute de moi et je crois en moi en même temps, je doute de tout et je ne doute de rien. Je fais cette chose si solitaire et si orgueilleuse à la fois : écrire et ne pas garder pour soi. Et puis est arrivée en 2007 l’équipée d’ErosOnyx, une poignée de fous d’écriture et d’Éros qui veulent essayer d’être totalement libres, hors des modes et jouer dans la cour des grands, avec diffuseur et distributeur : lancer des bouteilles à la mer quand on y a glissé des mots qui nous paraissent valoir le coup de l’aventure, tanguer mais pas couler, qu’elle flotte où elle pourra, la bouteille, et qui vivra verra !

Et puis, après des siècles et des siècles de dictature hétéro en littérature, à l’école et à la fac, il y a un tel océan où oser s’embarquer, en sachant d’où l’on vient, en essayant, en littérature française en tout cas, de pompeusement se rattacher au Prométhée Rimbaud, de se nourrir de Gide, de Proust, de Vivien, de Genet, de Cocteau, d’ Augiéras, de Navarre, de Guibert, mes grands phares grandioses en homopaysages d’écriture, de voir en quoi, nourris d’eux, je peux fouler un sol qu’il n’ont pas pu fouler… se sentir un Pierrot homo, incapable de séparer le cœur du sexe et penser qu’il est venu le temps où un funambule de la plume peut se risquer à monter sur son fil, bander pour la fidélité d’une passion belle et triste, triste et belle comme la vie !

H. : A côté de ces « piliers » déjà classiques, voyez-vous dans les productions les plus récentes de chacun des deux domaines, des auteurs ou des oeuvres particulièrement importantes pour notre combat ?

PL : J’avoue aimer les « classiques » et ne pas beaucoup lire de livres récents. Mais j’ai été soufflé par la gourmandise rabelaisienne de Jacques Astruc dans Sperme que les Éditions EO m’ont fait découvrir, ce texte à déclamer, ce panache de boulimique solitaire de tous les spermes de mecs du monde entier, homos et hétéros, qui, sentant la maturité venir, ne vire pas à l’aigre mais passe de la solitude gourmande du baiseur insatiable au bilan grave et chaud, « J’ai joui », et à l’amour doucement partagé avec un autre homme, pour l’amour de vieillir dans se renier. J’aime les œuvres où les homos ont un avenir après la fulgurante parenthèse de la baise.

Côté cinéma, ça ne manque pas, les beaux films récents qui mettent l’Éros homo ou lesbien au centre de la vie ! Là, je suis un boulimique, moi aussi. Par quoi commencer ?

J’aime les téléfilms anglais comme Tipping the velvet de Geoffrey Sax, d’après un roman de Sarah Waters, que j’ai découvert en DVD, si chaudement filmé, si pittoresque dans une Londres victorienne sacrément dessalée, avec des lesbiennes qui n’ont froid ni aux yeux, ni au sexe, ni aux idéaux politiques de gauche.

En DVD encore, Ce vieux rêve qui bouge d’ Alain Guiraudie : une usine qui ferme, des ouvriers qui prennent le chômage en pleine figure, mais qu’on nous montre vivants, et vivants par le sexe encore. Un jeune démonteur de machines se laisse lever par un ouvrier bien mûr, de ceux qui ont la délicatesse des chairs lourdes pour les jeunes fringants et qui font si bien l’amour, avec tout l’élan tendre de leur peur de vieillir. C’est un film audacieux et original, fait par un Aveyronnais de naissance, un film qui parle de la vie après la mort d’une usine, d’une sexualité qui n’a pas d’âge, d’une classe ouvrière qui n’est pas morte, mais en métamorphose simplement, et qui bande encore justement !

Beau à chialer, comme la dernière scène des chemises épinglées l’une dans l’autre de Brokeback Mountain d’Ang Lee : le dernier plan d’Ander, sorti cette année, un film d’un tout jeune metteur en scène basque, Roberto Caston, où un fermier taiseux, grâce à un ange visiteur, un ouvrier agricole péruvien, parvient à faire son « coming out » au milieu de la rudesse des mâles depuis la nuit des temps et avec la complicité d’une prostituée au grand cœur. C’est cru et beau comme un miracle du désir, dans la lignée du film pionnier, pour moi, de l’accouchement par deux hommes de leur désir homosexuel, dont je parle longuement dans Sous les toits de Paris : Nous étions un seul homme de Philippe Vallois, sorti en 1979. J’en profite pour dire à celles et ceux qui liront ces lignes que Philippe Vallois vient de sortir en DVD ses deux films vidéo, Nijinski et Huguette Spengler. C’est de la dentelle de vitrail autour de ces deux personnages, l’un de la danse et l’autre de la décoration décadente. Vallois cisèle deux kaléidoscopes en hommage à deux figures dont le corps, la vie et la création furent vraiment des œuvres d’art.

Enfin, ne boudons pas les valeurs reconnues : j’ai aimé que Chéreau, l’hiver dernier, dans Persécution, en pleine jungle froide du Paris d’aujourd’hui, offre à Jean-Hugues Anglade un rôle adolescent semblable au fond à celui qu’il incarnait dans L’homme blessé en 1983. Traquer un homme qu’on désire, intouchable, jusqu’à en accepter les coups, jusqu’à s’infiltrer dans son lit, s’y déshabiller et lui offrir ses fesses, parce qu’il n’y a pas d’amour fou sans acte sacrificiel, pas d’initiation aux mystères et aux tabous sans persécution. Anglade arrive à fêler le monolithe de froideur du personnage incarné par Romain Duris, qui acceptait sa vie vide, à ne même pas se rendre compte de la désolation d’impuissance qu’il offre à sa frêle et douce compagne incarnée par Charlotte Gainsbourg. La chanson Mysteries of love d’Antony and the Johnsons du générique final coule sur le film comme une si douce larme finale.

Mais pardon, Gérard, j’arrête. Les Pierrots, ça n’en finirait pas de pleurer devant les belles choses. Pas larmoyer, pleurer des larmes compatibles avec la fureur de vivre, d’écrire, de s’émouvoir, l’adolescence qui ne veut pas mourir. Je ne vous remercierai jamais assez d’avoir fait la différence dans votre article sur Seul à Selves entre larmoyant et mélancolique. On fait toujours ce que l’on peut avec ses plaies : ça ne veut pas dire qu’on les cultive. On vit avec, le plus longtemps possible, parce que ça vaut la peine, même à douleur, d’aimer et de vivre.

H. : Oui, cela vaut la peine mais encore faut-il pouvoir choisir le lieu de cette aventure qu’est la vie ! Votre choix d’un éditeur implanté dans le Cantal est-il une des conséquences des mauvaises expériences vécues à Paris ? Pensez-vous qu’une action culturelle est possible depuis d’autres lieux de la capitale de ce pays hyper-centralisé qu’est la France ?

PL : Aïe aïe aïe ! La question qui peut blesser. Comment l’aborder ? Ne soyons pas simpliste.

Avant tout, comme je l’ai dit plus haut, faisant partie dès le départ de l’aventure ErosOnyx, j’y suis arrivé avec l’intention de faire partie de l’association et d’y faire vivre mes livres. C’est revigorant, cette sensation d’être partie prenante, de prendre à la fois du plaisir et des risques. Le réseau qui se crée et grandit depuis 2007 autour d’ EO ne s’est jamais coupé de Paris. C’est encore les librairies « Les Mots à la bouche » et « Violette and Co » qui vendent le plus en France les livres d’EO. Ne crachons pas dans la soupe et n’opposons pas trop facilement Province et Paris ! Mais il fallait simplement trouver un autre air, dans un bel endroit, pour respirer autrement, dans des conditions où l’argent ne serait pas aussi crucial qu’à Paris, où l’on pourrait être petit et viable. Pouvoir stocker des livres, par exemple, ça ne coûte presque rien dans une grange du Cantal et ça coûterait les yeux de la tête à Paris, même en banlieue. Et puis un imprimeur qui vous permet trois jeux d’épreuves pour fignoler les finitions, même si la perfection n’existe pas, c’est un luxe incroyable.

Ensuite, il faut parler des horizons éditoriaux, et là, oui, il était important de prendre des distances avec la mode et ses critères terribles à Paris : notre époque semble vouloir étrangement séparer homos et lesbiennes. EO pense le contraire : la publication de Lucie Delarue-Mardrus, grâce à la revue Inverses et des oeuvres de Renée Vivien est un choix militant : les gays et les lesbiennes doivent lutter, créer et vivre en restant solidaires. J’aime qu’EO pense que nous avons beaucoup à faire ensemble et plus de convergences que de divergences.

Enfin, et toujours sur la questions des horizons éditoriaux : regardons la vitrine gay de magazines comme Têtu ou Pref, le premier plus clean, le second plus trash. Quelle place y est faite aux gays en dehors de la parenthèse d’âge où il sont soi-disant désirables par le maximum de consommateurs ? Et puis le glamour rasé ou épilé, avec juste les petites touffes qui font mâle, est-ce vraiment ce qui fait fantasmer la majorité des gays quand ils sont dans les bras d’un homme ? Où est-ce un moyen de nous rendre moins choquants, plus civilisés, plus présentables ? Il en faudrait au moins pour tous les goûts. Chez EO, même si ce n’est pas in, j’ai pu écrire sur le désir sexuel d’un adolescent de quinze ans pour son professeur de trente, du mal du pays qui peut entraîner d’atroces ruptures car Paris ne peut pas combler tous les manques, de la beauté de l’amour après quarante ans, – et les exquis Silver daddies, ne les oublions pas ! – j’ai pu évoquer les gouffres aussi, parler de la dépression où l’on patauge et d’où l’on sort, sans victoire définitive, mais avec toujours la féroce envie de vivre, d’aimer et d’être aimé. Bref, pour être gay, on n’en est pas moins victime du blues parfois et victime combative…

H. : Les lecteurs de Seul à Selves savent à peu près à quel âge ils vont retrouver Pierre, superbe victime combative. Pouvez-vous nous dire à quelle partie de sa vie s’arrêtera ce prochain et dernier volume ?

PL : Pour une fois, je vais être bref. Le dernier volume de Homo Pierrot s’appellera Rose buvard : il commencera avec le retour d’Erwan dans la vie de Pierrot et les accompagnera jusqu’au bout de leur vie. C’était le but initial de cette série : du ventre de la mère au ventre de la mort. Douce morphine de l’amour sur le rose buvard des chairs accordées. Et s’il arrivait à deux hommes ce qu’il arrive dans la mythologie à Philémon et Baucis ? Pour avoir laissé entrer le tendre et barbare Éros dans leur corps à cœur d’homos. Un conte pour enfants velus, Gérard.

H. : Oui, Pierre : pour ceux et celles qui ne veulent sous aucun prétexte raser les murs à cause de leurs goûts et qui vous remercient chaleureusement pour toutes les pistes de réflexion offertes. Nos lecteurs auront sûrement à cœur d’aller revoir ou découvrir certains des titres évoqués dans notre dialogue, ou mieux dans vos livres !

Commentaire : 22/01/2011 par Angelus (Notation : Très bien)

Beau, captivant et stimulant ! Auteur moi-même, après m’être battu avec tant d’éditeurs (parisiens), j’ai la tentation après 17 titres de tout laisser tomber… d’explorer d’autres voies… de me régénérer plus au Sud… de dépasser une homosensualité peut-être rabâchée. Le long texte de Pierrot a sur moi fait l’effet d’un baume et aussi d’un électrochoc. MERCI à lui ! Ceci dit, je n’oublie pas la question essentielle de Rainer-Maria qui ne doit pas cesser de fouailler et de hanter l’âme de tout écrivain – qu’il soit hétéro ou gay : « Entrez en vous-même, cherchez le besoin qui vous fait écrire : examinez s’il pousse ses racines au plus profond de votre cœur. Confessez-vous à vous-même : mourriez-vous s’il vous était défendu d’écrire ? Ceci surtout : demandez-vous à l’heure la plus silencieuse de votre nuit : “Suis-je vraiment contraint d’écrire ? ” Creusez en vous-même vers la plus profonde réponse. » Creusons, creusons… et que l’amitié ou l’amour virils nous tiennent unis, et dans la Joie !

19/01/2011 par Fredd80 (Notation : Génial)

Bigrement intéressant, vraiment ! « Des pistes de réflexion » ? Assurément ! Tout un tas de petites recherches à effectuer pour apprendre ou revoir des notions évoquées par Pierre… Revoir des films également… Quel entretien d’une densité passionnante… Je regrette vivement, pour ma part, ne pas pouvoir accéder plus aisément à la lecture de tout ouvrage… Pour des raisons physiologiques perso qui n’ont pas grande importance en regard de ce qu’il nous est offert de lire. Un auteur manifestant d’une érudition assurément « digeste ». On est vraiment animé de l’envie de « s’attaquer » à la lecture de cet ouvrage (et de tant d’autres auxquels il est fait allusion au passage, donc…). C’est toujours une expérience enrichissante que de profiter de l’enthousiasme de quiconque se tient à la disposition des autres pour offrir… On se sent chanceux, l’espace d’un instant. Pas par sociale convenance « parce qu’il le faudrait » au prétexte qu’un auteur a bien voulu nous consacrer de son temps (par l’intermédiaire de M. Gérard), mais parce qu’on le ressent. Comme une véritable envie née de la considération de l’auteur pour son lecteur. Pour résumer, je retiens ce propos de Pierre : -« Je continue à avoir cette monstrueuse vanité de penser que j’ai quelque chose à gribouiller que personne n’a écrit de cette façon. (…) Tout est dit, mais il reste toujours une manière nouvelle de le dire, de l’accorder à son temps, à son battement de cœur à soi, le colorer à l’encre de son sang ». Il me semble en effet que tout est là. Cela doit être, vraisemblablement, la gageure à laquelle est confronté l’auteur. Pour autant, je ne pense pas qu’il y ait lieu de considérer-là une vanité. Même si c’est le jeu de l’auteur que de l’envisager… OK. Je suis confiant sur le résultat. Par avance. Un blanc-seing, en quelque sorte. Pour ce qu’il vaut, bien sûr ! C’est chouette de pouvoir lire de lumineux propos comme ceux-ci. Merci à Pierre et Gérard. Fredd.

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